Qu'est-ce que l'apprentissage actif?

L'idée de ce post m'est venue d'une question posée par Louis Normand, modérateur de la communauté CLAAC sur google+. Celui-ci constatait que l'apprentissage actif était généralement opposé aux méthodes de la pédagogie transmissive. Une contribution de Sabrina Bezely rappelait que l'apprentissage actif était défini par une apporche pédo-centrée et socio centrée de l'enseignement et était "affiliée aux méthodes de résolution de problèmes, approche par projets et pédagogies collaboratives."

Il me semble que pour aborder cette question, il faut diférencier les bases pédagogiques qui fondent les choix du formateur/enseignant et le processus d'apprentissage/enseignement.

Comme Louis Normand le suggère, je pense qu'il faut effectivement s'intéresser aux processus cognitifs sollicités pour définir l'apprentissage actif. On le comparerait alors à l'apprentissage passif.

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Certaines méthodes pédagogiques et certaines situations d'enseignement/apprentissage favorisent l'activité d'apprentissage. Lorsque le prof interromp son exposé pour faire réaliser des travaux par les étudiants, la situation est "décentrée" : on passe du magistrocentré au pédo ou sociocentré.

Je crois que là où il y a une volonté explicite d'enseignement, il y a forcément aménagement de situations d'apprentissage actif, même dans une approche majoritairement magistrocentrée.

Par contre, dans une approche pédo et sociocentrée, l'activité d'apprentissage est dominante par rapport à l'action d'enseigner. Du point de vue de l'acquisition des savoirs l'apprentissage passif est moins performant que l'apptentissage actif. C'est pourquoi il semble intéressant de multiplier les situations d'apprentissage plutôt que celles d'enseignement.

D'après moi, plusieurs paramètres entrent en jeu dans la mise en place de ces situations : 1. L'approche pédagogique. L'idée selon laquelle les savoirs se construisent au cours d'un processus dont l'acteur principal est l'apprenant trouve ses bases dans le constructivisme de Piaget. Vygotski y rajoute la dimension sociale de l'appentissage. L'apprentissage actif entretient donc une relation privilégiée avec l'approche socio-constructiviste de la pédagogie.

2. L'organisation spatiale et technique de la formation. Le conflit socio-cognitif essentiel au socio-constructivisme requiert un aménagement de l'espace et des canaux de communication appropriés. Les salles accueillant des apprenants à qui l'on souhaite proposer majoritairement des situations d'apprentissage actif doivent permettre la libre circulation des personnes et des idées, les travaux en sous-groupes, la collaboration, les interactions.

3. Les activités proposées. Les apprenants, pour être actifs dans leur apprentissage, doivent avoir des choses à faire et à penser, résoudre des problèmes, mener des projets...

4. Le niveau d'objectif. Considérer l'apprentissage comme un processus, engager l'apprenant dans la construction de ses savoirs et lui proposer des activités basées sur la conduite de projets implique que l'on se fixe des objectifs de niveaux élevés dans la taxonomie de Bloom. L'apprentissage passif peut être suffisant pour le niveau 1 (mémoriser), voire pour le niveau 2 (comprendre). L'apprentissage devient obligatoirement actif pour les niveaux d'application, analyse, synthèse et évaluation...a fortiori pour celui de la création (taxonomie révisée).

L'apprentissage actif dépend donc du parti pris du formateur, de son approche pédagogique, des objectifs qu'il fixe et des situations qu'il propose. Mais il dépend aussi de l'apprenant! Le formateur ne peut que faciliter, poser des conditions favorables à la motivation et à l'activité. A contrario, un apprenant ayant une très forte motivation intrinsèque, une autonomie et des capacités cognitives suffisantes peut tout à fait transformer pour lui même une situation d'apprentissage passif en apprentissage actif.

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#pédagogieactive #CLAAC #socioconstructivisme #apprentissage